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Loi Girardin et succession : comment transmettre un patrimoine défiscalisé à ses héritiers ?

Loi Girardin et succession : comment transmettre un patrimoine défiscalisé à ses héritiers ?

Loi Girardin et succession : comment transmettre un patrimoine défiscalisé à ses héritiers ?

Loi Girardin et succession : un “cadeau fiscal” transmissible… ou pas ?

Investir en loi Girardin, c’est souvent se dire : “Je défiscalise aujourd’hui, j’aide les DOM-TOM à se développer et je récupère ma mise dans quelques années.” Mais que se passe-t-il si vous décédez avant la fin de l’opération ? Vos héritiers récupèrent-ils un patrimoine net d’impôt… ou une bombe fiscale à retardement ?

La réponse est moins simple qu’on l’espère, mais la bonne nouvelle, c’est qu’avec un peu d’anticipation, la loi Girardin peut s’intégrer efficacement dans une stratégie globale de transmission.

Dans cet article, on va voir :

Petit rappel : comment fonctionne la loi Girardin ?

La loi Girardin est un dispositif de défiscalisation destiné à soutenir l’économie et le logement dans les DOM-TOM (appelés aujourd’hui DROM-COM). Elle est encadrée principalement par :

Le principe : vous investissez dans un projet situé outre-mer (logement social, matériel industriel, etc.) et, en échange, vous bénéficiez d’une réduction d’impôt immédiate, souvent supérieure à votre mise.

Concrètement :

En échange, vous devez respecter un engagement de conservation des parts ou de l’investissement sur plusieurs années (en général 5 ans minimum). Si les conditions ne sont pas respectées, l’administration peut reprendre tout ou partie de l’avantage fiscal.

Décès de l’investisseur : que dit la loi ?

Le décès est un événement particulier en fiscalité : il met fin à de nombreux engagements, à commencer par l’imposition à l’impôt sur le revenu pour l’année suivante. Mais qu’en est-il de l’engagement Girardin ?

Le CGI prévoit, de manière générale, que certains événements “subis” peuvent neutraliser les risques de reprise de la réduction d’impôt. Parmi ces cas figurent le décès du contribuable, sous certaines conditions.

Les textes de la loi Girardin ne sont pas toujours très explicites sur la succession, mais on applique par analogie les principes généraux posés pour les autres dispositifs de réduction d’impôt (par exemple pour la loi Pinel ou le dispositif Malraux), ainsi que la doctrine administrative (BOFiP).

En pratique, trois questions clés :

Réduction d’impôt acquise : un avantage (souvent) définitivement conservé

Lorsque vous faites un Girardin, la réduction d’impôt est acquise dès l’année de l’investissement, sous réserve que les conditions soient remplies pendant la durée légale (notamment l’exploitation du matériel ou des logements, et la conservation des titres).

En cas de décès :

La doctrine fiscale admet, dans plusieurs dispositifs, que le décès n’entraîne pas de reprise de la réduction d’impôt, à condition que l’événement ne soit pas utilisé pour contourner les règles (par exemple, une vente organisée masquée sous un décès simulé – cas extrême mais théorique).

En pratique, les montages Girardin de qualité sont souvent sécurisés contractuellement : l’opérateur anticipe ces situations dans les statuts ou la documentation, afin de limiter le risque pour les héritiers.

Les parts Girardin transmises aux héritiers : un actif pas comme les autres

Juridiquement, les parts ou droits que vous détenez dans la structure Girardin (souvent une SNC, SAS ou société civile) entrent dans l’actif successoral. Elles sont donc soumises :

Ce que vos héritiers reçoivent réellement :

Autrement dit : ils héritent d’un actif plus “fiscal” qu’économique. La réduction a déjà été encaissée par le défunt, mais les parts sont encore en vie…

Engagement de conservation : vos héritiers sont-ils bloqués ?

Dans un Girardin, vous vous engagez en général à conserver vos parts pendant une durée minimale (souvent 5 ans, parfois plus selon les montages). Que se passe-t-il si ces parts sont transmises par succession ?

Trois cas de figure à distinguer :

En résumé : pour vos héritiers, l’idéal est souvent de ne pas toucher aux parts Girardin jusqu’à la fin de la durée d’engagement, sauf conseil contraire de l’opérateur ou du conseiller fiscal.

Le risque de reprise de la réduction d’impôt : à ne pas sous-estimer

L’article 199 undecies B du CGI est clair : si les conditions de l’investissement Girardin ne sont plus respectées (fin prématurée de l’exploitation, cession avant terme, etc.), la réduction peut être reprise par l’administration fiscale.

En cas de décès, les risques de reprise peuvent venir de :

Si l’administration décide une reprise, elle réclamera la réduction d’impôt indûment conservée, parfois majorée d’intérêts de retard. La question clé : qui paie ?

En principe, c’est la succession qui supporte la dette fiscale. Mais si celle-ci est réglée tardivement, les héritiers peuvent se retrouver confrontés à une régularisation plusieurs années après, alors que la succession est déjà liquidée.

Comment sécuriser la transmission d’un investissement Girardin ?

Bonne nouvelle : il est tout à fait possible d’intégrer la loi Girardin dans une stratégie patrimoniale globale, y compris en pensant à la succession. L’important est d’anticiper, pas d’espérer que “ça passera”.

Quelques bonnes pratiques :

Girardin et optimisation successorale : outil pertinent ou gadget fiscal ?

La loi Girardin reste avant tout un outil de défiscalisation sur le revenu. Sa vocation première n’est pas la transmission, mais la réduction immédiate d’impôt. Pourtant, elle peut s’intégrer intelligemment dans une stratégie patrimoniale :

Autrement dit : le Girardin n’est pas un outil de transmission en soi, mais il peut être le levier financier qui vous permet de renforcer votre stratégie successorale.

En pratique : que faire si vous avez déjà un Girardin ?

Si vous avez déjà investi en loi Girardin et que vous vous interrogez sur l’impact pour vos héritiers, quelques actions simples peuvent être mises en place :

Et si vous envisagez un premier Girardin, posez-vous la question non seulement : “Combien je vais économiser d’impôt ?” mais aussi : “Que se passera-t-il pour mes proches si je ne suis plus là pendant l’opération ?”. Une défiscalisation réussie, c’est une opération qui tient dans le temps… même au-delà de votre propre horizon.

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